Vous vous apprêtez à partir en camping-car/van/camion et vous vous demandez où vous pourrez stationner pour la nuit ? Vous vous demandez si ça craint ? Cet article est fait pour vous !

Parce qu’il faut bien commencer quelque part

Au début il y avait nous, débutants en voyage. Pour nous rassurer nous n’avons dormi que dans les douillettes (ou non) aires de camping-car.

Nous y avions l’eau, quelques fois l’électricité et des voisins, parfois un peu trop proches. Tout ce petit manège a duré jusqu’à la saison estivale, où nous n’étions d’un coup plus seuls.

Nous avons alors cotoyé les aires blindées, les incivilités, on a donc poussé plus loin. Nous avons traversé notre zone de confort. Brrrr !

Au revoir les aires ! Bonjour le camping sauvage (musique angoissante, lumière rouge, tada) !!

En gros, que dit la loi ?

Je ne vais pas vous faire un cours, mais voici ce qu’il est important de savoir :

• Vous avez le droit de stationner partout, sauf là où cela est affiché « interdit ». On ne va pas débattre du droit (ou non) que les villes ont pour afficher cela, c’est une autre affaire.
• Vous n’avez pas le droit par contre de vous « installer ». On ne sort pas le transat, la chaîne hifi et le linge à sécher. On reste discret, pour que notre droit à dormir partout continue. Pas de cale non plus. Vous allez vite apprendre à vous garer droit, ou dormir penché.
• Plus ça va, et plus les bords de mer sont peuplés de barrières de hauteur, oubliez, sauf spots encore préservés, de dormir les pieds dans le sable. Non mais en plus vous risquez de vous ensabler, c’est déjà arrivé.
• Notre truc à nous c’est de lire les commentaires sur Park4night, ça évite de faire des kilomètres pour rien, si le coin est depuis peu interdit aux camping-cars.

Et ce que l’on vous dit, nous.

Et puis il y a les petits conseils, en passant, que je vous donne. Suite à nos expériences et galères :

• Ne vous garez pas sur un parking en terre si la météo prévoit de la pluie dans la nuit. Vous risqueriez de rester sur place. Évitez aussi de mettre les chaînes pour sortir, ça creuse de gros trous… Oui on l’a fait ! NR : Ronan me saoûle pour que je dise qu’en fait les chaînes ça peut passer, sauf si les 4 roues sont embourbés. Il ne laisse rien passer je vous jure.
• Si vous avez des panneaux solaires, cherchez le sud en vous garant. Et mettez-vous face à lui, histoire de ne pas rien produire en électricité.
• Si vraiment vous voulez vous garer dans un champs mouillé (on vous aura pourtant prévenu), mettez les 2 roues avant sur la route, ça aide.
• N’ayez pas peur de vous perdre dans la campagne. Dormir dans les villes et village peut sembler plus sûr. Mais non, pas du tout. Vous risqueriez de rester éveillés, des heures, en attendant qu’une bande d’hommes alcoolisés partent. Ou être réveillés par des travaux. Pas terrible pour le quota de sommeil.
• Si vous êtes dans une région montagneuse et que vous voyez un endroit sympa à 17km à vol d’oiseau, vérifiez qu’il n’y a pas un col à passer. Parce que se faire le Col du Tourmalet, à 20h, de nuit, c’est chaud. En plus nous on a croisé un troupeau d’alpagas, posés sur la route, je vous raconte pas la galère (et la surprise !).
• Si vous êtes fatigués, ne vous prévoyez pas 2h de route à faire. Même pour un spot parfait Vous risqueriez de finir en mode décor penché, 2 roues dans un fossé, un soir du Nouvel An. Histoire 100% véridique. Et si des gens sympas vous proposent de vous tracter avec leur kangoo, refusez. On sait que ça ne fonctionne pas… En plus il était pourri ce spot !
• Ne dormez pas à côté d’un aéroport. C’est bruyant. Bon on aurait pu s’en douter.

Et les petites spécificités espagnoles alors ?

Comme vous devez le savoir, nous sommes en ce moment en Espagne. Et après quelques jours de lune de miel, l’horreur !

Comme je tease bien, haha.

Alors première chose, les espagnols aiment beaucoup se retrouver pour faire des barbecues. Même qu’ils aiment la musique et que certains ont des groupes électrogènes pour faire durer la fête encore plus longtemps.

Vous vous en doutez peut être, mais nous avons découvert les jours fériés espagnols. Et les spots bien tranquilles dans les aires récréatives se transforment en dance floor (j’exagère à peine, bon juste un peu).

Méfiez-vous donc, ces endroits bien sympas peuvent se remplir d’un coup et fini la balade à poil (même si la température le permet).

Mais où dormir alors ?

Voici ce que nous avons observé :

• Il y a assez peu d’aires de camping-car, donc anticipez bien le vidage des toilettes (sauf toilettes sèches), des eaux grises et le remplissage d’eau propre. On a du, plusieurs fois, faire de nombreux kilomètres pour ça.
• Il est possible de stationner comme en France, il y a de chouettes endroits près ou dans des sites naturels. Nous avons souvent vu la Guardia Civile et ce qui nous semble être une Unité forestière. C’est plutôt chouette, je pense que ça doit dissuader un peu les gens de jeter leurs déchets. Parce qu’ici c’est un peu problématique.
• Si vraiment vous devez aller en ville, cherchez dans les commentaires les coins sympas et qui ne craignent pas. Il peut très bien ne rien se passer, mais on sait tous que cela peut être insécurisant.
• Vous pouvez trouver pas mal de fontaines avec de l’eau potable, c’est plutôt cool.
• Il est possible de se garer juste à côté de la plage et ça c’est le pied !
• Ils ont souvent des jeux géniaux pour enfants pas loin, profitez-en !
• Si vous avez besoin de réseau (internet et mobile), regardez avant si le spot ne se trouve pas dans une zone blanche.
• Si vous aimez le silence, ne dormez pas près d’une église, je vous jure, c’est vite saoulant.

Et l’insécurité dans tout ça ?

Et oui, parce que je l’ai quand même mis dans mon titre.

Ce sentiment est propre à chacun d’entre nous. Certains se sentiront bien partout. D’autres angoisseront au premier bruit.

C’est comme ça, cela pourra évoluer mais pas disparaître.

Il est important de s’écouter, si vous ne vous sentez pas bien quelque part, alors partez.

Même si cela fait 3 fois que vous changez d’endroit, tant pis. Pensez que c’est la qualité de votre sommeil qui en dépend.

Nos petites expériences de malaises

Cela nous est arrivé plusieurs fois, mais pas souvent heureusement, de se sentir en insécurité.

Je me souviens du parking d’un petit hotêl, dans une ville balnéaire. Des voitures stationnaient, certaines personnes tournaient autour. Alors je me suis peut être fait des films, mais quand on commence à se sentir mal c’est foutu. On écoute son 6ème sens et on part.

Notre dernière mésaventure date d’hier. C’est d’ailleurs cela qui m’a inspiré cet article.

Notre petit coin de paradis fut envahi (par des personnes qui en avaient tout à fait le droit, ce n’est pas le sujet). Mais on avait envie de calme, de repos, alors on est parti. On devait vider les toilettes aussi…

Nous avons ensuite pris la route vers un parking près d’un lac. La promesse était belle ! Mais le sentiment d’insécurité est revenu.

Et puis la fatigue a tendance à le rendre encore plus fort. Beaucoup de gens, de la musique à fond. Et des regards insistants (ils nous ont peut être juste trouvés très beaux, va savoir).

La nuit tombait, on est parti, pour rejoindre un parking, près d’un arrêt de tram.

On s’installe, on se sent enfin bien.

Et une voiture arrive, fait des dérapages, près, beaucoup trop près du camping-car. Une deuxième, puis une troisième voiture arrivent.

C’est trop pour nous. Ce fameux sentiment s’est insinué à nouveau dans nos esprits. On se regarde avec Ronan et on sait que c’est foutu. Retour à la case départ. On est retourné au premier lieu. Enfin vide.

C’est que j’espère que vous comprendrez, c’est que cela va vous arriver. Une fois nous étions même dans une aire de camping-cars. C’est dire…

Mais le plus important c’est de s’écouter. On se dit souvent qu’un camping-car n’est fait que de bois et de polystyrène. C’est au final assez fragile. Alors stationnez dans des endroits sympas, ne sortez pas toutes vos affaires, ramassez vos déchets et écoutez vous !

Et vous ? Vous avez déjà vécu cette expérience ? Vous avez des questions ? N’hésites pas, lâche tes comm’s ! (Je suis de cette génération, oui…).

A plus !

Julie