Deuxième partie

Nous nous sommes donc installés chez mes parents, nouvellement propriétaires d’une jolie et ancienne école communale, dans la campagne charentaise.

Nous étions heureux de revoir mes parents et ma famille, mais aussi profondément tristes de ne pas être allés au bout de notre projet de tour de France. Bien sûr ce n’est peut être qu’une pause, avant de repartir, mais le moral et la raison n’étaient pas là.

A partir de ce moment là nous avons traversé une tempête émotionnelle, difficile, fatigante et incompréhensible au tout début. Tristesse, colère, déception, frustration, tout cela était mélangé, tant pour nous que pour notre fille, qui avait des choses à nous dire mais n’y arrivait pas.

Nous avons passé des nuits sans sommeil, avec des pleurs et des cris, de l’angoisse dont nous ne soupçonnions pas la cause, enfin nous pensions que l’arrêt du voyage en était la cause, mais nous nous trompions de direction.

On nous a parlé des opportunités qui pouvaient s’offrir à nous, alors que nous pensons être dans le brouillard et que rien ne va.

Je crois que c’est à partir de ce moment-là qu’elles nous sont apparues.

J’ai commencé à chercher un professionnel qui pourrait nous aider. Les crises de colère s’intensifiant et devenant trop difficiles à vivre pour nous trois, il arrivait que notre fille s’endorme à terre après avoir pleuré et hurlé pendant 2h, avec nous à ses côtés, refusant de la laisser.

La chance a fait que j’ai trouvé une kinésiologue tout près, qui nous a donné un rendez-vous très rapidement.

Je ne peux que vous conseiller, si vous aussi vous vous trouvez dans une impasse comme celle dans laquelle nous étions, de tenter l’aventure de la kinésiologie. Ce fut un moment intense, j’ai pleuré, j’ai appris beaucoup sur ma fille et surtout sur moi même, car en définitive, même si nous pensons contrôler et comprendre chaque situation, une grosse partie nous échappe.

Grâce à cette rencontre riche en émotions nous avons pu comprendre que le problème remontait à beaucoup plus loin que l’arrêt du voyage, et que des angoisses en résultaient, il nous faudrait beaucoup de courage et de patience, mais tout irait bientôt beaucoup mieux.

Et c’était vrai, aujourd’hui l’harmonie est revenue dans la famille, dormir n’est plus une angoisse pour notre fille et ça c’est merveilleux 🙂

Il fallait ensuite s’occuper de ma grossesse, j’avais dans l’idée (avant de revenir) de trouver une sage femme qui me suivrait juste le dernier mois et puis j’accoucherai (ben voyons).

La deuxième opportunité est alors apparue, tellement facilement que ça en paraît irréel !

Un sage femme connu pour son accompagnement global et ayant plusieurs cordes à son arc était à Rochefort. Passons les nombreux coups de téléphone pour avoir un rendez-vous (et oui qui dit réputé, dit difficile à joindre), nous l’avons rencontré et la décision de nous faire accompagner pendant ma grossesse et peut être pour l’accouchement fut prise !

Je crois que les moments passés avec lui, avec Ronan, sont les petites pierres qui m’ont aidé à tenir le coup pendant les 3 mois d’incertitude et d’alitement.

Car oui, le verdict fut sans appel, alitement, interdiction de porter quoi que ce soit, j’ai du sevrer ma fille car cela me créai des contractions (et je le regrette amèrement, ce fut ma décision mais elle fut dure à prendre), le canapé est devenu mon « fort » comme disait Ronan, je n’avais plus vraiment le droit de faire grand chose. Après avoir vécu 13 mois d’aventures, la pilule eu du mal à passer je vous le dis !

Je n’étais pas sûre d’aller au bout de ma grossesse, mon col après s’être ouvert en externe, a commencé à faire de même en interne. J’étais très angoissée, je ne mangeais plus vraiment, pleurais beaucoup, fatiguais vite.

Puis nous avons déménagé à 100m de chez mes parents, dans une petite maison louée par une habitante du village. Reprendre nos marques nous a fait du bien, installer nos affaires et notamment les produits de la boutique dans un espace dédié était salvateur, enfin chez nous !

Mon « fort » a été déplacé dans le salon, face à la baie vitrée où je pouvais à loisirs observer un peu dehors. J’ai trouvé du réconfort dans le travail, et dans les échanges que je pouvais avoir avec les amis virtuels et les personnes qui nous suivent sur la page.

Les jours se suivaient, se ressemblaient, je pouvais passer 15 jours sans sortir de la maison, je ne le faisais que pour les rendez-vous médicaux. Les cours de préparation m’apportaient du réconfort, de la détente et des petits cailloux pour avancer et sortir de cette déprime dans laquelle je m’étais enfoncée. J’étais aussi bien anémiée, ce qui n’aidait pas.

Et puis un jour, mon corps a arrêté de m’en vouloir, mon col ne se modifiait plus, les signes d’un renouveau apparaissait, après 3 mois je n’avais plus l’obligation de ne plus bouger, et pour fêter ça nous sommes allés voir la mer, qui me manquait terriblement depuis des mois <3

Il était ensuite temps de s’attaquer au renouveau de Kangooroule, je vous en parlerai dans un prochain article (oh naaaan il faut encore attendreuuuh ! Et bah oui :p).

A très vite 😉

img_9497