Première partie

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On me dit souvent que je suis folle, un peu dingue voir carrément barrée. C’est pas faux, j’ai bien embarqué mon conjoint dans une aventure complètement folle, celle de tout quitter, un bon travail et une bonne situation, un appartement avec des placards toujours bien remplis et une vie bien « normale » aux yeux des autres.

Alors quand j’ai eu envie d’ajouter une nouvelle petite vie nomade à nos côtés, alors que nous n’étions partis que depuis 3 mois, forcément Ronan s’est demandé quelle mouche m’avait (encore) piqué.

La vie est plutôt bien faite, parce que la graine aura mis près de 10 mois à s’installer (avec une fausse couche au milieu). Et vous comprendrez plus tard pourquoi finalement c’est une bonne chose que la vie ai pris son temps.

Pour se rassurer je suis allée fouiner sur des forums et j’ai lu des histoires de femmes qui avaient vécu une grossesse pendant leur tour du monde, je n’étais donc pas si folle !

Nous avons donc décidé de rentrer plus tôt que prévu, bébé étant prévu pour fin mars, nous rentrerons en février, pour voir une sage femme et me reposer pour ce dernier mois de grossesse.

S’est alors posée la question du suivi (oui accoucher seule dans les bois n’étant pour Ronan pas une option envisageable), je devais faire mon échographie de datation et commencer un suivi médical.

J’ai l’énorme chance d’être suivie et entourée de chouettes mamans dans la France entière, qui m’ont conseillé plusieurs noms de gynécologues à Épinal (attention, nous allons à partir de ce moment-là savoir si vous êtes bons en géographie :p).

Pas de bol, j’ai eu un rendez-vous avec le seul qu’on ne m’avais pas conseillé 😀 en 5 minutes, sans que j’ai eu le temps de voir grand chose, je suis repartie avec mon papier sous le bras et les photos de ma cacahuète.

Le petit nuage sur lequel j’étais posée n’allait pas durer très longtemps. J’ai très vite souffert de fortes nausées, et quand on vit dans un camping-car et que l’on roule souvent, c’est vraiment la poisse !

Me laver les dents était devenu un enfer, ouvrir le frigo une angoisse et je ne vous raconte pas quand Ronan vidangeait la cassette des toilettes…

Je ne pouvais plus vraiment travailler, il m’arrivait d’être malade avant la plupart des rencontres (je devais avoir une belle tête de zombie roux), je passais des journées allongées et ma colopathie ne me laissait jamais de répit.

Je suis quelqu’un d’obstiné, pas question d’arrêter, je l’avais voulu cette grossesse, mais j’en chiais des bulles carrés (pardonnez-moi l’expression :p).

Et puis est venue le temps de la première échographie, à Sedan, encore avec le seul que l’on m’avait déconseillé (mais prendre rendez-vous dans des délais si courts ne me laissait pas vraiment le choix).

Le coup de massue, celui que j’appréhendais sans vouloir y penser m’est alors tombé dessus. Mon col était ouvert, et pas qu’un peu, 4 cm en externe. Je retiens mes larmes, je déconne même avec le gynécologue, mais je sais qu’il va falloir avoir une discussion désagréable en retournant dans le camping-car  (j’étais alors seule, Ronan courait après Enorha dans les couloirs).

À vrai dire on ne savait pas vraiment ce que ça impliquai, grave ou non, au repos stricte ou non ? Beaucoup de paroles et de larmes ont coulé et puis un matin nous avons décidé de rentrer chez mes parents pour ne pas prendre de risque.

Ça peut paraître idiot, mais je crois que c’est une des décisions les plus dures que j’ai eu à prendre et je ne la regrette pas.

Un petit passage par l’Île de France pour voir quelques amis pour nous donner du courage, et nous avons pris la route pour la Charente Maritime, là où tout avait commencé 13 mois plus tôt.

Là a débuté un alitement quasi complet pendant 3 mois, mais ça c’est le début d’une autre histoire que je vous raconterai plus tard 😉